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COMMENT FINANCER LE DÉVELOPPEMENT D’UNE ENTREPRISE ?

1 – Les solutions classiques de financement

Les solutions classiques de financement

Les capitaux propres, les subventions et la dette financière sont les solutions classiques de financement. Chacune dispose de ses spécificités, avantages et inconvénients. Ces trois solutions sont complémentaires et peuvent agir l’une pour l’autre comme un levier. Par exemple, l’obtention de subventions peut servir à renforcer votre dossier pour obtenir un prêt auprès d’une banque (voir nos 5 conseils pour financer la croissance d’entreprise).

Avant de vous présenter ces trois formes classiques, nous tenons à vous parler de l’autofinancement. Il s’agit du financement de l’activité, par l’activité : les ventes de votre entreprise génèrent du cash, qui est ensuite utilisé pour financer le développement de l’entreprise.

L’autofinancement présente deux principaux avantages : l’entreprise ne dépend d’aucun financeur externe et ne paie pas de frais sur cet argent. Il permet d’acquérir une rigueur en termes de gestion et de construire petit à petit une solidité financière. Mais ce mode de financement est long à porter ses fruits, en comparaison aux 3 solutions que nous évoquons ci-dessous.

1.1 – Le financement bancaire

Les banques sont des partenaires privilégiés des entreprises. Elles vous accompagnent de la création au développement, grâce à leur expertise en matière de financement. Avant de vous octroyer un prêt, les organismes bancaires montent et analysent un dossier. Elles scrutent attentivement des indicateurs qui détermineront en grande partie le choix de financer ou non le projet : capacité d’autofinancement (CAF), besoin en fonds de roulement (BFR), excédent brut d’exploitation (EBE), ratio d’endettement net (gearing), solvabilité.

Si les voyants sont aux verts, vous pourrez bénéficier des solutions de financement bancaire que nous évoquons ci-dessous. Sinon, vous pouvez vous diriger vers les autres solutions, évoquées dans les paragraphes suivants.

1.1.1 – Le prêt bancaire

Mode de financement classique, le prêt bancaire finance l’achat de matériel (véhicules, locaux, fonds de commerce…) ou d’immatériel (investissement en marketing, R&D, brevets…). Un prêt, c’est une avance de fonds effectuée par une banque ou un organisme financier agréé. D’un côté l’établissement bancaire vous prête de l’argent, et de l’autre, vous vous engagez à le rembourser. En contrepartie du service rendu par l’établissement bancaire, vous  payez des intérêts qui rémunèrent le prêt.

Un prêt bancaire peut être remboursé selon plusieurs modalités : amortissement par annuités constantes, amortissement constant, in fine, ou amortissement modulable. Un prêt bancaire classique se rembourse à moyen ou long termes. Nous verrons qu’il existe des solutions de prêts à court terme, destinées principalement à financer des difficultés de trésorerie.

1.1.2 – Le crédit-bail mobilier

Le crédit-bail (location financement, ou leasing) est un mode de financement basé sur le modèle de la location. Vous choisissez le bien que vous souhaitez utiliser (matériel ou véhicule par exemple) et la banque finance son acquisition. Ensuite, vous payez un loyer à la banque selon un échéancier déterminé à l’avance, en échange de l’utilisation du bien. À la fin de l’échéance, vous avez la possibilité de lever une option d’achat, pour acquérir définitivement le bien.

1.1.3 – Le crédit-bail immobilier

Même principe que le crédit-bail mobilier, mais pour un immeuble ou un terrain constructible :

  1. 1 – Vous choisissez le bien immobilier qui correspond à vos besoins.
  2. 2 – La banque achète le bien puis vous le loue pendant une durée déterminée.
  3. 3 – À la fin du contrat de crédit-bail, vous pourrez acheter l’immeuble pour un montant avantageux et devenir propriétaire.

 Avis d’expert –

L’avantage du crédit-bail pour votre développement

Le crédit-bail est un outil intéressant pour les entreprises en développement, car contrairement au prêt bancaire, il n’impacte pas votre taux d’endettement. Vous payez un loyer, et non une échéance d’emprunt. Aussi, le crédit-bail n’exige aucun apport pour financer l’acquisition du bien. Vous devrez sûrement payer un ou plusieurs loyers d’avance dès le départ, voire un dépôt de garantie.

Les loyers payés à l’organisme financeur sont déductibles de votre résultat fiscal, ce qui diminue votre bénéfice imposable. C’est également un bon moyen d’utiliser en permanence du matériel moderne et de choisir d’acquérir le bien à la fin des échéances, pour un prix avantageux.


Contrairement à un crédit classique, le crédit-bail couvre 100 % de l’investissement TTC. Vous n’avez donc pas besoin d’avancer un montant important de TVA lors de l’achat du bien, et d’attendre la prochaine déclaration de TVA pour récupérer cette trésorerie.

Le financement bancaire a pour avantage d’être non dilutif : il n’impacte pas la part de détention du capital social de la société par les actionnaires. Par contre, il nécessite des garanties et le paiement de frais (intérêts, assurances, études…).

1.2 – Le financement en compte courant d’associés

Les associés ont la possibilité d’avancer de l’argent à la société. C’est ce qu’on appelle l’apport en compte courant d’associé (CCA). Contrairement aux apports en numéraire que vous faites lors d’une création ou augmentation de capital, il s’agit ici d’un prêt des associés envers la société.

Les sommes apportées en compte courant n’entrent pas dans la composition du capital social (limitant ainsi certains risques). Elles restent disponibles lorsque vous en avez besoin et elles peuvent être rémunérées par des intérêts.

L’apport en CCA est une bonne solution pour apporter des liquidités à la société de manière ponctuelle, sans diluer le capital, ni faire appel à un organisme financier. C’est aussi un moyen de renforcer la structure bilancielle, car les CCA sont considérés comme des quasi-fonds propres : un bon moyen de faire levier pour une demande de financement.

1.3 – Les subventions et les aides

L’autre solution classique de financement d’entreprise est de recourir aux aides et aux subventions. Vous pouvez ainsi renforcer :

  1. 1 – Votre structure financière à moindre coût.
  2. 2 – La confiance auprès de nouveaux financeurs (banques ou investisseurs).


Les pouvoirs publics proposent un répertoire unique comprenant 2000 aides  publiques aux entreprises. Les aides dépendent de votre région et de vos besoins de financement : innovation, éco-développement, investissement, développement commercial…

Afin de savoir quelles aides vous pouvez obtenir, consultez le répertoire des aides publiques aux entreprises. Bpifrance propose également une base de données des aides publiques aux entreprises, grâce à une application dédiée.

2 – Les solutions spécifiques au financement du développement de l’entreprise

Les solutions spécifiques au financement du développement de l’entreprise

Outre les solutions classiques telles que le financement bancaire, le financement en compte courant et les aides, il existe des solutions spécifiques. Institutions publiques, business angels et fonds de capital-risques financent des entreprises en développement. Nous vous détaillons chacune de ces solutions ci-dessous.

2.1 – Les institutions publiques

Les institutions publiques peuvent financer des entreprises par fonds propres ou quasi-fonds propres, pour leur permettre de se développer. C’est le cas notamment de Bpifrance qui investit directement ou indirectement dans des entreprises, via des fonds publics ou privés, ou du capital développement.

« Les équipes de Bpifrance investissent en fonds propres ou quasi-fonds propres dans des PME et des ETI françaises. Elles peuvent investir ponctuellement dans des grandes entreprises stratégiques pour le patrimoine français. Bpifrance intervient en tant qu’actionnaire minoritaire de long terme » (Bpifrance.fr).

La BEI (Banque Européenne d’Investissement) est une banque publique qui finance des entreprises européennes, dans le but de soutenir l’emploi et la croissance en Europe. Elle propose des prêts, des garanties et du capital-risque.

2.2 – Les investisseurs privés (business angels)

Un business angel est un investisseur privé qui place son argent dans des entreprises. Ils investissent soit en direct à titre personnel, soit via des sociétés d’investissement. Les business angels peuvent également mettre leurs compétences et leurs carnets d’adresses à la disposition des sociétés dans lesquelles ils investissent.

« Il est important de noter que le business angel ne fait pas partie de l’entreprise, mais il peut en revanche entrer à son capital (en moyenne pour une part inférieure à 20 %) et être associé activement à la vie de l’entreprise. En général le business angel se « rémunère » en revendant sa participation dans un délai de 3 à 5 ans » (source : economie.gouv.fr).

Des plateformes telles qu’Euroquity mettent en relation des entreprises avec des business angels.

 Notez que si vous souhaitez lever des fonds auprès de business angels ou de fonds d’investissement, vous obtiendrez probablement des avantages à vous faire accompagner par des experts du sujet.

2.3 – Les fonds de capital-risque

Afin de soutenir le développement de votre société et de consolider vos fonds propres, vous pouvez recourir aux fonds de capital-risque. Il s’agit de fonds d’investissement permettant à des investisseurs de participer au capital d’entreprises au potentiel de croissance élevé.

Ce mode de financement ouvre le capital de votre société à des investisseurs extérieurs, qui reçoivent des actions ou des parts sociales, en échange des sommes apportées.


Selon le site du gouvernement, les entreprises soutenues par ces fonds disposent le plus souvent du statut de jeune entreprise innovante.

2.4 – Le crowdfunding

Le crowdfunding (financement participatif) s’est développé au début des années 2000 avec l’essor d’Internet. Les entreprises font appel aux internautes afin de financer un projet particulier : nouveau produit, investissement, ou événement par exemple. Ce mode de financement est entièrement dématérialisé et s’opère sur des plateformes dédiées. Le financement participatif peut se faire via :

  1. – Un don, avec ou sans contreparties non financières (crowdfunding).
  2. – Un prêt gratuit ou rémunéré par des intérêts (crowdlending).
  3. – Un investissement, via la souscription de titres de capital en contrepartie d’un apport (crowdequity).

Le crowdfunding et le crowdlending sont des formes de financement non dilutives, contrairement au crowdequity.

« 75 % des entreprises ayant recours au financement participatif ont également des prêts bancaires. Il s’agit donc majoritairement d’un mode de financement complémentaire qui représente une faible part de l’endettement total auquel les entreprises ont recours. En effet, le montant d’un financement participatif ne représente en moyenne que 9 % du financement global des entreprises qui y ont recours » (source : Insee).

3 – Les solutions de financement en cas de difficultés

Les solutions de financement en cas de difficultés

Au cours du développement de votre entreprise, il est possible que vous soyez confronté à des difficultés financières : besoin en fonds de roulement important, dépenses imprévues, hausse des charges fixes, mauvaise conjoncture.

Pour vous aider à passer ces mauvais moments, souvent inévitables lorsqu’on se développe, vous pouvez vous appuyer sur des outils financiers (bridge, affacturage, escompte…) et des bonnes pratiques de gestion financière (la réduction des dépenses et la cession d’actifs non-essentiels).

3.1 – Réduction des dépenses et cession d’actifs non-essentiels

Dans le feu de l’action, vous avez peut-être perdu la maîtrise des dépenses de l’entreprise. Cela arrive même dans des entreprises à forte croissance. Avant d’avoir recours à des solutions de financement adaptées mais coûteuses, vous devez gérer les leviers sur lesquels vous avez directement la main : les charges de l’entreprise.

En matière de gestion, on distingue deux types de charges :

  1. – Les charges variables, qui évoluent en corrélation avec le chiffre d’affaires : matières premières ou main-d’œuvre directe par exemple.
  2. – Les charges fixes, indépendantes du niveau d’activité (loyer, assurances, honoraires, abonnements…). Elles évoluent par paliers et alourdissent votre structure de coûts.

Concentrez-vous dans un premier temps sur les charges fixes, qui ne sont pas toujours liées au bon fonctionnement de l’activité. Une entreprise avec des charges fixes faibles sera plus agile et atteindra plus rapidement son seuil de rentabilité.

Ensuite, place aux charges variables. Analysez les postes de charges qui ne sont pas génératrices de valeur ajoutée pour l’entreprise. Certains projets en cours ne sont peut-être pas une priorité pour l’entreprise ? Comparez les fournisseurs, analysez les charges exceptionnelles et financières du compte de résultat. Votre comptable sera d’un bon secours pour vous prêter main-forte dans cette mission.

Peut-être pouvez-vous renégocier vos crédits, dont le remboursement et le paiement des intérêts impactent fortement votre trésorerie. Contactez votre conseiller financier et n’hésitez pas à demander un rééchelonnement.

Enfin, passez au peigne fin l’ensemble de vos immobilisations. Certains éléments d’actif de votre société ne sont peut-être pas utilisés ou nécessaires. Leur vente permettrait d’améliorer la trésorerie et de diminuer certaines charges récurrentes et inutiles (maintenance, entretien, abonnements…).

Une fois ce travail de fond effectué, vous pouvez vous diriger vers des outils financiers, que nous vous présentons dans les paragraphes suivants.

3.2 – Le bridge de financement

Un bridge financier est une solution de financement à court terme, permettant aux entreprises de pallier un besoin de trésorerie ponctuel. Il existe 2 types de bridge :

  1. – Le bridge loan (ou prêt relais) est un outil court terme (environ 1 an), qui constitue une dette financière. Il présente l’avantage d’être obtenu rapidement et l’inconvénient d’être relativement coûteux (taux d’intérêt élevé).
  2. – L’equity bridge est un outil accordé aux start-up ou aux petites entreprises, par des investisseurs privés. C’est un apport au capital de l’entreprise, qui dilue par conséquent les droits des associés.


À noter que dans le cadre du Plan d’urgence de soutien aux entreprises, Bpifrance a accompagné des start-up dont l’activité fut impactée par le Covid-19, via le French Tech Bridge.

3.3 – Affacturage, escompte et crédit de campagne

Afin de réduire le besoin en fonds de roulement de votre entreprise, des solutions de financement à court terme existent. Elles ont chacune leurs spécificités et peuvent se révéler d’un précieux secours, pour maîtriser les finances de votre entreprise.

3.3.1 – L’affacturage

L’affacturage est une cession de créance client par une entreprise, à une société d’affacturage. Sitôt la créance cédée, la société d’affacturage (le factor) verse la majorité du montant correspondant à la facture, à la société. Ce montant est déduit des frais d’affacturage et d’une garantie. La créance arrivant à échéance, le factor se charge de récupérer le montant dû auprès du débiteur. Une fois la créance honorée, le factor rembourse la garantie retenue à l’entreprise.

C’est donc un très bon moyen pour l’entreprise de réduire ses délais de paiement et d’encaisser plus rapidement ses créances clients. Évidemment, ce service a un coût et n’est pas accessible à toutes les entreprises.

« L’affacturage s’est beaucoup répandu ces dix dernières années. Il y a eu en 2019 près de 50.000 entreprises qui l’ont utilisé en France, et son volume d’encours affiche un taux de croissance de 10% par an (sur les 5 dernières années selon l’ASF, Association française des Sociétés Financières), devant le découvert, la Dailly ou les effets de commerce. Encouragé par les banques, via leurs filiales spécialisées, l’affacturage est devenu aujourd’hui la source numéro 1 de financement à court terme par la mobilisation des créances clients » (Euler Hermes).

3.3.2 – L’escompte

L’escompte bancaire est un échange d’effet de commerceL’entreprise cède l’effet de commerce à la banque, qui lui avance les sommes dues par le débiteur, avant l’échéance. Contrairement à l’affacturage, il ne s’agit pas d’une cession de créance. La somme avancée par la banque est déduite des frais d’escompte. Si la créance est impayée à la date d’échéance de l’effet de commerce, la banque se retournera vers le créancier (l’entreprise).

3.3.3 – Le crédit de campagne

Un crédit de campagne est accordé par une banque, pour financer les besoins de trésorerie à court terme d’une entreprise ayant une activité saisonnière. La banque autorise que le compte de l’entreprise soit débiteur, dans la limite d’un plafond et d’une durée. Le crédit de campagne n’est pas affecté à un objet précis et comporte un coût pour l’entreprise. Il permet de financer des dépenses où investissements importants, en attendant d’encaisser les premières ventes.

Face à toutes ces solutions, il peut être compliqué pour vous de prendre une décision éclairée. Si vous avez besoin d’informations complémentaires concernant le financement du développement de votre entreprise, vous pouvez contacter un de nos experts.

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